23 avril 2013

Le retour du comme back du revival of CarrieB



« Allo, non mais allo quoi ? T’es CarrieB et tu publies plus rien ? C’est comme si t’es une bimbo , t’a pas de faux seins! » Labinna, future star éphémère de télé-irréalité.

C’est que j’en avais presque oublié cet endroit, qui m’a pourtant tant apporté (quelle ingratitude !), clairière dissimulée au milieu d’un bois en friche, lieu sacré symbolique d’une partie de ma vie, ruines d’un temple dédié à mes folles aventures.
Alors que je m’en approche de nouveau, presque religieusement, c’est un peu comme si je mettais les pieds dans le jardin d’une maison de vacances quittée depuis longtemps, et qu’on regrette de ne pas avoir entretenu plus régulièrement, ne serait-ce que pour arracher les mauvaises herbes.
Alors que de l’eau a passé sous les ponts, que le rythme des saisons a suivi son cours, que les ronces ont envahi le sol, je redécouvre certains articles à la lumière des années en soulevant quelques branches, je m’amuse d’antiques commentaires enfouis loin sous le lierre.
Je souris, je fais la grimace en me demandant pourquoi j’ai bien pu écrire ceci ou cela, je critique, je m’interroge. Quelqu’un vient-il encore flâner par ici de temps en temps ? Un joggeur de passage, un lecteur hasardeux, un mot clé perdu, un squatteur opportuniste, une recherche erronée?
C’est qu’il y a de l’émotion, du quelconque, des souvenirs, du risque, des coups de gueule, de l’amour, des articles stupides, des coups de cœur, de la fiction, du suspense, de la sensualité, un peu de poésie et d’humour, bref, surtout beaucoup de moi ici.
Alors une pointe de nostalgie m’envahit et je me retrousse les manches en me disant qu’il faut faire quelque chose, vraiment.
Débarrasser les débris (enlever les vieilles photos aux liens brisés), faire un peu de ménage (les commentaires chinois ont proliféré en mon absence), arracher la tapisserie (bye bye les pois, so 2006!), et refaire la déco (peinture blanche et stickers coquelicots, Damidot sort de ce corps !).
C’est que j’ai 36 ans maintenant, que la technologie s’est affinée depuis, que je l’ai explorée aussi, que l’approche est différente. Les années et l’arrivée de nouveaux médias sociaux ont érodé l’enthousiasme des premiers blogs et de cette impression de détenir un trésor pas encore accessible à tous. Les blogs ont été délaissés par les gens au profit d’autres lieux où l’on parle moins mais plus vite, et souvent de choses moins intéressantes, mais instantanées.
Alors oui, j’aurais pu tout raser et en construire un autre, brillant de mille feux de publicité, avec des liens qui poussent partout, une nouvelle identité, des sujets « bankables », des buzz qui rebuzzent, des retouites, et plusun, et jème à volonté.
Oui, j’aurais pu juste refermer définitivement la grille du jardin et laisser la masure aux mains du temps et au bon gré de l’hébergeur, qui aurait sans doute fini par m’en enlever la clé.
Mais je ne m’y résous pas, je n’aime pas m’y résoudre, car ici c’est chez moi, alors me revoilà.

3 commentaires:

madame de Keravel a dit…

Chouette !
Une fois que t'auras ouverts les volets et que le soleil sera entré, la vie reviendra dans cette maison !

madame de Keravel a dit…

ouvert sans S ça serait mieux...
ah ben bravo ! j'inaugure ta nouvelle ancienne maison avec une fôôte ! ;-)

CarrieB a dit…

@madame2 : Oui je pense que la vie finira par revenir, car j'y ai déjà trouvé quelques insectes fort intéressés ;-)
Et puis avec une faute d'orthographe de ta part, c'est un joli baptême!