15 février 2009

Et la santé, qu'ils disaient...

Voilà, l’an neuf, qui n’a jamais aussi bien porté son nom, est arrivé, sans que l’on puisse y faire quoi que ce soit, sinon le fêter du mieux possible pour oublier qu’une année de plus au compteur de la vie en est une supplémentaire à notre horloge personnelle.
Comme tous les ans, on s’est tous laissés prendre au traditionnel jeu des vœux, oh sincère la plupart du temps, souhaitant tour à tour, bonheur, travail, amour, bébé, argent selon les besoins ou les envies de chacun, et l’inévitable bonne santé.
Enfin, « et la santé, bien sûr », ou « mais surtout la santé ».
Oui parce que sans la santé, tout le reste n’est que futilité, on le sait bien, c’est comme ça. On le sait mais on l'oublie.
On pense bien sûr à nos aînés en priorité, à ceux dont l’âge et les problèmes médicaux subissent souvent la même croissance exponentielle.
Jusqu’à cette année, je ne prêtais pas spécialement attention à ce vœu formulé à mon égard, me pressant de renvoyer à mon interlocuteur que tout allait bien, et qu’il prenne plutôt soin de lui et des siens.
Mais ces derniers mois ont pris une tournure à mes yeux qui a donné une autre sorte d’importance à ces simples mots lancés à la volée entre deux bises.
Sans entrer dans des détails médicaux superflus, il se trouve que ces derniers temps des soucis de santé divers et variés n’ont eu de cesse de s’enchaîner au sein de ma petite cellule familiale, et ce après de nombreuses années de relative tranquillité de ce côté-là, hormis les traditionnels petits accidents du quotidien, virus et autres bactéries inévitables en tous genres.
Bien sûr pendant tout ce temps « les autres » n’étaient pas épargnés, et je trouvais normal en ma position plutôt privilégiée d’utiliser le meilleur de mon énergie à leur redonner courage et espoir.
Alors quand notre tour est venu, inutile de dire que la fatalité a eu bon dos, après les divers questionnements liés à une origine irrationnelle quelconque, le mode de vie ou les excès en tous genres, et il faut avouer que je n’y étais pas du tout préparée.
C’est un peu comme quand on vous demande si ça va, que vous répondez toujours « oui » quoi qu’il en soit parce que ça fait plus ou moins partie de la formule de politesse, que c’est ce qui se répond quand on ne veut pas lester notre interlocuteur de problèmes qui ne sont pas les siens, et que vous vous surprenez à avoir répondu par l’affirmative alors que non, en fait, quelque chose ne va pas.
Rien de désespérément grave, je vous rassure, mais une accumulation de ces petits riens ou presque plus ou moins spectaculaires, réduisant les capacités d’action et de jugement, et qui vous mènent au cœur d’un ballet médical infernal composé de généralistes/services d’urgences/spécialistes dont il est difficile de s’extraire pour respirer, ou même pour penser.
Une fois les batteries d’examens effectuées, on découvre de nouveaux termes scientifiques, on se renseigne, avis, contre-avis, traitement, contre-traitement, conseils des proches et des amis des amis, généalogie génétique, recherche de causes médicales ou non, tout se mêle allègrement, au point que l’on fasse abstraction de ce qu’il y a autour, alors que le monde, lui, continue de tourner comme si de rien n’était.
Esprit de survie ou de protection ? On focalise facilement sur ses propres soucis en mettant en sourdine tout ce qui vient de l’extérieur et ne plus charger la balance familiale.
Et puis le calme semble revenir, on récupère son quota de sommeil, on se remet de son lot d’émotions et on se souvient que d’autres se battent au quotidien contre bien pire.
L’heure est venue, enfin, de relativiser.
L’enseignement à tirer sans doute de ce fâcheux épisode est que l’on a beau courir après la vie, ignorer les alertes, essayer de braver le nombre d’heures qui composent une journée en empiétant sur la suivante, il arrive un moment où notre propre corps nous rappelle à l’ordre et nous impose du repos et une certaine réflexion par rapport à ce que nous lui faisons endurer au quotidien.
Alors, doucement mais sûrement, je reviens, en vous souhaitant très sincèrement une bonne santé, et en vous conseillant plus que jamais de prendre soin de vous et de ceux que vous aimez!
« De la santé, du sommeil et de la richesse, on ne jouit pleinement qu’après les avoir perdus et retrouvés »
Jean-Paul Richter

23 commentaires:

LOLO a dit…

Et oui, être en bonne santé peut sembler "normal", mais on se rend compte un jour ou l'autre que c'est un privilège !
Take care Carrie... bisous :)

(fallait pas prendre ce pseudo aussi...)

Anonyme a dit…

Et sinon, ça va la santé ?
.....bon quand est ce qu'on se voit ? Bisous.

Anonyme a dit…

Mon grand-père disait souvent : "Hasta la salud necesita descanso"...
Je te laisse le soin de traduire...

CarrieB a dit…

@lolo : Ben voilà, ça n'arrive pas qu'aux autres et il faut ce genre d'alertes pour s'en apercevoir, dommage! Toi aussi prends bien soin de toi!

@kundun : Ca va mieux! Et on se voit bientôt, c'est sûr.

@figueres : "même la santé a besoin de repos"? Tu vois, je n'ai pas oublié tous mes cours d'espagnol (ça peut toujours servir ;-)), et ta grand-mère avait bien raison!

Anonyme a dit…

Mademoiselle Carrie, tu as tout a fait compris que la santé c'est relatif, et qu'il faut donc relativiser. Tout ce que je peux faire c'est t'envoyer plein de bisous, en espérant que cette mauvaise passe n'aura pas écorné ton enthousiame et ta vitalité.

Anonyme a dit…

La paix et la santé...
Voilà des privilèges qui n'ont pas de prix, et dont on oublie bien trop souvent la valeur.
Bon retour

Anonyme a dit…

Il y a beaucoup, beaucoup de choses qui nous paraissent normales, alors nous ne mesurons pas toujours la chance que nous avons...
Nous (Mme et moi) avons volontairement gravé quelques moments dans notre mémoire, et nous les évoquons parfois : "Souviens-toi de...", pour baigner un instant dans la félicité que nous avons connue à ce moment-là, et ainsi mieux supporter le présent.

OMO-ERECTUS a dit…

Je n'ai jamais été confronté à la maladie d'un proche. Jamais, jusqu'à... tout récemment. Dans son cas, c'est une suite d'ennuis qui se succèdent, Vous savez... vieillir. Le coeur qui s'affaiblit, la mémoire qui flanche. Et maintenant, un truc qu'ils appellent anévrisme et qui prend le dessus sur les autres problèmes.

Alors je m'inquiète. Je m'occupe de lui. Je gère les rendez-vous. J'assiste.

Pourquoi je vous raconte cela, parce que votre billet m'a touché droit au coeur. Parce que vous avez exprimé des sentiments qui m'habitent depuis quelque mois.

Allez: on se souhaite courage à tous les deux!

IamSeppuku a dit…

Mam'zelle Carrie, les phrases merdiques que j'hais tel "rien n'arrive pour rien", "on a se qu'on merite" et toutes ces conneries la, on va les mettre au placard.
Je suis un fou, mais j'aime a penser que si le poids des maladies et de la peine peux me tomber sur mes épaules au lieu de ceux que j'aime, leur amour m,aidera a passer au travers.
J'suis peut etre pas le seul a penser ca, alors aimons les. A défault de pouvoir plus.

Anonyme a dit…

Je sais que la maladie des proches peut nous toucher autant que nous-mêmes... peut-être même plus !

Et puis cette inquiétude pour l'autre, finit par faire endurer à notre propre corps, une dose de stress telle qu'il se "venge" en nous rappelant qu'il faut dormir, se nourrir, sourire...

Je sais aussi qu'avec un peu d'énergie, on arrive toujours à choper un petit bout de ciel bleu entre les nuages, même microscopique... et cette énergie, je sais que tu l'as !

Alors forcément, ça va aller de mieux en mieux, c'est obligé !

Je t'envoie des tonnes de bises et de bonnes ondes.

Muse a dit…

écouter son corps peut être...et même là se méfier de la surdité précoce ou des acouphènes ;o)

CarrieB a dit…

@Madame2 : Relativisons, relativisons, effectivement. Je reçois tes bises avec plaisir et t’en envoie autant, et il en faudrait plus pour tarir ma soif de vie, il y a tant d’autres belles choses au quotidien et à découvrir encore !

@arpenteur : La vie se charge logiquement de nous rappeler que les choses les plus importantes sont celles auxquelles on oublie de prêter attention, celles qui n’ont pas de prix, comme tu dis. Et une fois qu’on en a repris conscience, on ne les apprécie qu’encore plus.

@papet : Nous sommes dans une société où se plaindre est devenu plus légitime que s’émerveiller des petits riens qui illuminent nos vies, dommage. Les petits bonheurs du quotidien et les souvenirs sont heureusement là pour nous rappeler la chance que nous avons de vivre et avoir vécu tant de beaux moments.

@Omo-Erectus : Malheureusement cela n’arrive pas qu’aux autres, et il est souvent plus difficile de gérer la souffrance quand elle touche nos proches que quand elle nous touche directement. On essaie de faire au mieux, mais on se sent terriblement impuissant face à la maladie. Bon courage aussi, en attendant des jours meilleurs.

@IamSeppuku : L’amour, oui c’est important, mais parfois hélas cela ne suffit pas. Mais tous les traitements du monde passent mieux avec de l’amour, du soutien, de l’affection, et l’espoir !

@MissTortue : Je sais que tu sais de quoi tu parles, malheureusement, et la frustration de se sentir inutile et impuissant pèse évidemment sur le moral, et sur le physique ! Mais l’énergie est toujours là, et la motivation et les bouts de ciel bleu aussi ! Merci pour les bises et les bonnes ondes, ça fait toujours du bien !

@Muse : Oui il faut savoir s’arrêter pour écouter son corps, ne pas rester sourd à ses appels, même discrets, je l’ai compris tout récemment mais il n’est jamais trop tard !

Mémère Cendrillon a dit…

Très beau billet sur cette épée pendue au-dessus de nos têtes. J'espère que tu peux souffler maintenant, et évacuer toute la pression.
La santé, c'est une richesse.

Anonyme a dit…

C'est con,j'ai pas les mots qu'il faudrait,là, dans cette virtualité... mais je suis là ma belle alors hésite pas.
à tout bientôt, très vite...

Minipoucine a dit…

Oh ben dis donc, j'espère sincèrement que tous ces ennuis font à présent partie du passé pour toi! Bises

Cédric a dit…

Un long texte tellement vrai... on ne mesure jamais assez la chance que l'on a d'être en bonne santé ou tout au moins en assez bonne santé. J'espère que la tienne se porte bien et que tes proches vont le mieux possible. Après le reste ça n'est que des détails, même si nous pensons le contraire.

CarrieB a dit…

@Mémère Cendrillon : Je ne sais pas si je peux encore souffler vraiment, je reste « en veille » pour ne pas être prise au dépourvu ! En tous cas une accalmie semble s’être posée et ça fait du bien. Oui, la santé est notre bien le plus précieux alors il faut en prendre soin !

@Pema : Faut pas t’inquiéter, tu sais que maintenant ça va mieux côté santé, et pour ce qui est de la virtualité, avec toi c’est la réalité que je préfère, et c’est pour très bientôt !

@Minipoucine : Le plus dur semble derrière nous, mais on n’est jamais à l’abri, comme le dit Mémère Cendrillon, c’est un peu une épée au-dessus de nos têtes mais maintenant on devrait mieux savoir faire face ! Bises aussi bien sûr.

@Cédric : Bienvenue d’abord, c’est la moindre des politesses, et effectivement la santé est une chance, dont on ne prend véritablement conscience hélas que dans des circonstances désagréables.
Je ne sais pas sur quel blog de ta longue liste aller te rendre une petite visite, lequel me conseillerais-tu ?

Cédric a dit…

En effet, toutes mes excuses, je suis entré sans même dire bonjour!
Et pour le choix du blog tu as parfaitement trouvé le chemin sans mon aide, puisque tu as laissé un commentaire sur le principal :-)

Anonyme a dit…

Merde alors, j'avais même pas vu que tu avais repris du service !
Bon je lis d'abord et je commente ensuite, c'est mieux.

Anonyme a dit…

L'élément positif je crois après de telles épreuves, c'est la conclusion qu'on en tire, les changements qu'on veut opérer tout à coup parce que effectivement quand un corps fait des signes, il faut savoir les prendre en compte.
C'est comme une autre vie (une autre chance ?) qu'on serre a bras le corps pour la remercier d'être là, et l'envie de vivre qui se décuple, alors oui, forcement l'énergie qu'on se récupère elle tourne pas au gasoil mais au super-super hein !!!
T'es courageuse ma grande., et je te bisouille fort tiens !

Chris d'Ego a dit…

tu as raison, ma belle. j'ai autour de moi pas mal de proches qui sont là pour me rappeler que la santé est un capital à préserver.
"Quelle chance, on est en vie, quand on y pense! ", pas philosophique, mais juste un clin d'oeil à une chanson de C. Willem

Frédéric a dit…

Vite, Fred... une bonne parole, profonde et tout...
On a du bol d'être vivants, ça ne va pas sans mal !
J'ai passé l'âge où j'ai plus d'inhumations que de mariages, plus de tumeurs que d'oreillons, plus de, plus de... Encore quelques années et je ne me souviendrai de rien, ce qui peut constituer une bonne thérapie.
J'ai toujours répondu selon mon réel état quand on me demande si ça va. Après tout, mon interlocuteur ne va pas pouffer de rire si je lui avoue... hein ? Oui, tu as raison, il existe des maladies rigolotes... pour les autres.
Allez, je vais faire un geste. Je vais offrir quelque chose aux Dieux de la santé en ton nom... est ce que... un Kinder et quelques fraises Tagada suffiront ?
Tout mes voeux de longue vie, miss Carrie.

Anonyme a dit…
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