05 mars 2006

Il était une fois...

Comme la plupart d’entre nous, en tous cas celles en couple ou qui l’ont été un jour ou l’autre plus d’une semaine, j’ai depuis longtemps renoncé à l’idée du prince charmant.
Qui ? Vous savez, ce gentilhomme-pâte à modeler que l’on peut façonner selon ses envies, ce Ken au sourire ultra bright qui brave tous les dangers et n’a d’autre préoccupation dans sa vie que d’être avec nous chaque seconde qui passe. Pour quoi faire ?
On en sait rien à vrai dire, juste être avec nous et s’aimer très fort très fort.
Enfermée dans la tour, ou plutôt dans ma chambre à l’étage de la maison de mes parents, je l’imaginais, grand, brun (même si dans les contes de fées il est toujours blond), imberbe (parce que je n’aime pas les poils), musclé mais pas trop (ben, tant qu’à faire), arrivant sur son fidèle destrier (une 103SP aurait suffi) et me délivrant de l’emprise parentale en grimpant jusqu’à moi grâce à ma longue tresse (je les avais laissé pousser exprès)…
N’empêche que ça doit faire super mal et que le prince de mon livre de contes de fées n’a rien de bien viril dans son petit collant moulant, même si à l’époque la taille de son…n’avait pas grande importance à mes yeux.
Est-ce à cause de sa tenue qu’a priori il n’a pas d’amis (sinon il ne se battrait pas toujours tout seul), pas de vie sociale et ne travaille même pas ? Ben non, c’est volontaire : pas le temps, puisqu’il faut qu’il défie des dragons et surmonte les sortilèges d’une vilaine sorcière.
D’ailleurs, soit dit-en passant qu’est-ce qu’elle est chiante celle-là et de quoi elle se mêle ?
Ca serait quand même beaucoup plus facile si elle nous lâchait un peu la grappe, non ?
Elle pourrait s’inscrire à un club de scrabble ou se passionner pour les Feux de l’Amour, ça l’occuperait.
Revenons à notre top-model. Certes son statut de prince doit bien lui valoir une certaine richesse et quelques relations bien placées mais bon, ça cache sans doute quelque chose.
Dans l’Histoire les royaumes se faisaient et se défaisaient au rythme des guerres et au prix des plus viles barbaries. Ca n’a pas beaucoup changé depuis d’ailleurs.
Et on voudrait nous faire croire que ce prince-là, tout aussi charmant qu’il soit, n’a rien à se reprocher et que ses biens ont été acquis dans la plus stricte légalité et sans avoir fait ni veuve ni orphelin ? Ben voyons.
Et moi, la princesse, je n’ai rien demandé, moi, tranquille en train de dormir ou de balayer quelques cendres au coin du feu quand cette histoire m’est tombée dessus, comme ça.
C’est la panique, on ne m’a même pas laissé le temps d’avoir plusieurs expériences avant de choisir l’élu en toute connaissance de cause, non : c’est lui ou rien du tout, alors que je ne sais même pas s’il sait parler, et si oui, de quoi et en quelle langue.
Tout ça pour quoi ? Aller m’enfermer ad vitam eternam dans un château au milieu de nulle part et avoir beaucoup d’enfants ?
Bonjour l’évolution…bobonne éduque la descendance pendant que môssieur chasse à courre et danse le menuet avec la très belle Anne d’Autriche ( ?, oui, elle était vraiment très jolie).
En plus, le prince, avec ses caleçons moule-engin, c’est pas dit qu’il puisse en avoir tant que ça des enfants : porter des vêtements trop serrés nuit à la qualité des spermatozoïdes, tout le monde sait ça.
Ca doit être aussi super frustrant d’avoir vécu autant d’aventures fantastiques pour se retrouver avec une vie plan-plan sans surprise. C’est qu’à l’époque de mon rêve ni centres commerciaux ni bars ou boîtes de nuit où sortir entre copines n’existaient, je vous jure.
Pour le peu je serais allée m’inscrire au cours de yoga avec la méchante sorcière qui a sans doute des potins croustillants à raconter…
En conclusion, si on renonce à l’idée du prince charmant, ce n’est donc pas tant parce qu’il n’existe pas que parce qu’on en veut pas à son réveil.
Peu importe l’emballage, ce qui compte est à l’intérieur, et de ça, on en parle pas beaucoup dans les contes de fées…

A lire absolument : « Psychanalyse des Contes de Fées » de Bruno Bettelheim

5 commentaires:

alexia a dit…

pourquoi l'héroine de contes de fées ne pèse jamais 130 kilos, n'aurait plus que 2 dents et des poils au menton, elle aussi peut rencontrer son prince charmant au détour d'un rayon fromage?...les contes de fées ont bien avant les médias, instauré l'idéal féminin taille de guêpe et visage d'ange, même cendrillon était vachement sexy dégoulinant de sueur dans ses haillons lorsqu'elle frottait le sol;)

CarrieB a dit…

babamam, non je n'ai pas eu l'honneur de lire cet ouvrage mais je ne manquerai pas de le faire, c'est noté sur mes tablettes!
Merci pour l'info.

CarrieB a dit…

jorapon d'accord avec toi, forcément je ne suis pas célibataire!pour les 130kg j'ai un doute quand même, ou alors faut vraiment avoir baucoup de chance ;-)

alexia a dit…

le prince charmant n'est pas toujours aussi charmant que dans les contes de fées, c'est un acteur, il a un script et n'est pas trés doué pour l'improvisation ou même pour prendre des initiatives...et puis mettez lui sous le nez une bimbo 100FF de tour de poitrine au QI d'un ver de terre et qui n'a pas d'opinion de préfèrence, ca lui fera tourner la tête et remontra le compteur de son égo;)moi féministe?nooooooooooon!

Anonyme a dit…

ce qui me hérisse toujours dans cette histoire de prince charmant, c'est que les demoiselles attendent beaucoup (voire tout) mais n'apportent rien.