17 juin 2006

De quoi se faire des cheveux

Je ne juge pas les gens sur les apparences, non.
Tiens, pas plus tard que la semaine dernière je suis allée chez le coiffeur, temple suprême s’il en est du culte de l’image et des conversations superficielles.
Soit dit en passant, je passe peut-être pour psychorigide mais je n’arrive pas à déballer ma vie à quelqu’un que je connais depuis 30 secondes et qui fait semblant de s’intéresser à moi pour passer le temps et dans un objectif précis de fidélisation client.
Enfin bref, je ne parle pas ou réponds poliment par « oui » ou « non » aux questions que l’on me pose, ne serait-ce que pour ne pas perturber la concentration sur ma coupe, dont le SEUL résultat décidera de ma fidélisation !
Pas comme la vieille dame, là, qui raconte dans le détail les mésaventures amoureuses de sa petite-fille et se met à les hurler au moment du brushing : oui, la coiffeuse pose bien sûr une question ouverte juste avant d’appuyer sur le bouton du sèche cheveux, un peu comme le dentiste qui vous demande comment se sont passées vos vacances alors que votre bouche est pleine de pâte à empreinte.
Bref, je m’égare.
Comme tous les mois j’avais décidé de laisser pousser mes cheveux, mais comme tous les mois les mèches qui commençaient à me caresser le cou m’horripilaient.
J’avais donc décidé de les recouper, mais de changer de salon de coiffure, le mien m’ayant déçu à deux reprises, une coupe ratée et mon cuir chevelu anéanti par 3 heures de décoloration-recoloration pour un résultat improbable la dernière fois.
Je me suis dit qu’il fallait rompre la fatalité du « jamais deux sans trois », et j’avais donc pris rendez-vous avec un des rares que je n’avais pas expérimentés (pas coiffeurs, salons, voyons).
Je vous rappelle que je ne juge pas les gens sur les apparences, c’est important pour la suite.
J’entre dans le salon et constate qu’il n’y a qu’une cliente (un samedi après-midi), et une seule coiffeuse.
Enfin on pourrait facilement croire à un travesti d’un âge certain ou à une nageuse tchèque sur le retour : 1m80, de longs cheveux blonds décolorés et desséchés relevés en chignon crêpé, et un maquillage à la truelle cache-misère.
Elle est d’une absolue politesse et me suggère de regarder quelques modèles pendant qu’elle allonge sa couleur (pas trèfle ou carreau, hein, on suit toujours ?).
Proposition étrange et inhabituelle, car la faible longueur de mes cheveux ne permet pas beaucoup de fantaisie.
Soit, je jette un œil, et lorsqu’elle me rejoint je lui dis qu’elle n’a qu’à rafraîchir ma coupe d’un ou deux centimètres.
Elle insiste pour que je regarde parmi les modèles et me sort l’intégralité des catalogues des 3 dernières années.
Mon Dieu, ne sait-elle pas faire une coupe sans modèle ?
Elle tourne les pages d’une bonne vingtaine de books de ces doigts tremblants.
Tremblants ? oui : tremblants.
Et sa tête aussi bouge, comme celle de ces petits chiens kitsch à l’arrière des voitures, irrésistiblement et irrémédiablement.
Visiblement ma Loana soixantenaire a la maladie de Parkinson.
Je la plains, vraiment et sincèrement, parce que je saisis que chaque geste est une lutte permanente contre elle-même, pour stabiliser sa main, maintenir son port de tête.
Une pensée m’effleure : Elle va me couper les cheveux, avec des ciseaux de surcroît.
Et là où d’autres prendraient leurs jambes à leur cou, moi je reste : après tout ce n’est pas de la microchirurgie et elle ne doit pas m’enlever une tumeur au cerveau.
Certes la coupe prend un peu plus de temps que d’habitude, mais les ciseaux ne filent pas.
Elle respecte mon silence et ne cède pas à la tentation de trop couper, comme d’autres qui pensent qu’une bonne coupe se juge au nombre de cheveux tombés au sol.
Bon, ça se gâte un peu au moment du brushing, où elle m’asperge la tête de spray fixant avant de sécher et de remettre une couche de cire surmontée d’un nuage de laque.
J’avais justement fabriqué des pièges à guêpes le matin même et me disais que ma chevelure collante n’avait rien à leur envier.
Il n’empêche que, passés les 3 shampoings nécessaires au dégraissage, il a fallu se rendre à l’évidence : j’ai rarement eu une coupe aussi réussie !
Quand je vous dis que je ne juge pas les gens sur les apparences…
A vous : Une petite anecdote sur le pire souvenir chez le coiffeur?

17 commentaires:

tanette a dit…

Et oui, il y a des fois où l'on peut être agréablement surprise ! Bien raconté. Bon week-end.

Anonyme a dit…

Ah moi j'ai craqué. Avant, ce n'étaient que des silences étranges chez le coiffeur, désormais, j'y vais à fond sur la météo.
D'un autre côté, pour les gars, ça dure moins longtemps.

Anonyme a dit…

oui oui .... je devais avoir 15 ou 16 , et en passe de changer de look , quand je me laisse prendre au jeu du truc à la mode :" la permanente"... je ne sais pas si ils venaient de decouvrir le bigoudis ou si on etait en plein dans l'institution de la fidelisation , mais je me suis retrouvée dans le même etat que mes voisines de fauteuil !! "bigoudisée "jusqu'à la plus petite mèche de mon cheveu aussi raide qu'une baguette ...
le souvenir , c'est que j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps et ne suis pas allée au lycée pendant plusieurs jours , revisant seule et cachée dans la salle de bain,l'art du defrisage !!

CarrieB a dit…

@tanette : enchantée de faire ta connaissance

@barnabé : t'as vu je t'ai mis aussi dans ma liste de liens, trop coooool non? lol kikou lol lol
Non sans rire c'est clair que ça dure moins longtemps pour vous, alors que j'ai la même longueur de cheveux que l'homme moyen.
Et pour la météo, y a déjà mon dentiste..

@féekabossée : ah je l'ai connue aussi celle-là : les minis bigoudis qui m'ont fait ressembler à un membre des Jackson Five...c'est ce jour là que j'ai décidé d'avoir les cheveux courts!

Anonyme a dit…

comme toi j'ai les cheveux courts, et une fois j'en avais super marre de devoir y aller toutes les 3 semaines.Mon coiffeur était fermé, je suis donc allée chez un autre, où il y avait une petit stagiaire etrangere.Je lui dit de couper bien court, et elle m'a fait la coupe à la tondeuse!!!pendant des semaines mes collegues m'ont appelée sergent... ;-)

alexia a dit…

Je croyais que ton pire souvenir c'était quand je t'ai coupé un bout de l'oreille?;-)

Moi j'ai pas une grande expérience des coiffeurs, mon chéri me coupe les cheveux c'est moins cher et je suis en général satisfaite...enfin sauf la dernière fois où il m'a fait la coupe de Blanche-Neige sans prévenir...ahhhhh ce grand romantique;-)!

Anonyme a dit…

HELLO ! oui, tu as bien deviné ... Tout comme toi, je déteste étaler ma vie dans lieu aussi impersonnel qu'un salon de coiffure...Mais la seule désagréable mésaventure capillaire fut la fois où j'ai voulu décolorer mes cheveux en blanc : ce fut une horreur (ainsi qu'une terrible erreur !)puisque je me suis retrouvée affublée d'une tignasse jaune canaris ! Bise

CarrieB a dit…

@india : ah, ça, le fameux "bien court", moi j'ai arrêté aussi en voyant l'étendue des dégâts!

@alex : ah oui mais là j'ai pas raconté mon pire souvenir!
Il y a le coup de l'oreille, mais bien d'autres encore...

@chris : alors bienvenue officiellement sur mon blog.
faut dire qu'entre tes cheveux et toi ça n'a jamais été une grande histoire d'amour ;-)
Quelle idée de faire du blanc aussi, je te jure?

Juju a dit…

Salut fameuse CarrieB dont je chéris le pseudo ! *révérence*

Enfin, j'en fais trop comme d'hab!

Tout ça pour raconter à tlm une anecdote dont on se fout :D mais j'ai envie de vous bassiner. Je disais donc : mon souvenir le plus traumatisant chez le coiffeur est là fois où je suis arrivée avec les cheveux ondulant jusqu'au bas des reins et que je suis ressortie coupée comme Emma Decaunes.

Heureusement mes hypocrites d'amis ont tous adoré et j'ai été rassurée. Mais maintenant je les garde longs (pas les amis, les ch'veux) et j'avoue avoir écumé pas mal de salons avant de trouver MA coiffeuse. Elle parle pas, elle soule pas, mais elle sait me couper les cheveux et les regarder d'un air inspiré comme si j'étais Nicole Kidman. J'adore ça! :D

Pour ceux qui s'ennuient ou qui ont des choses pas interessantes à dire : http://le-monde-de-juju.blogspot.com

Juju a dit…

Hummmmmmmm et tu es lorraine.

Carrie je t'aime !!

Anonyme a dit…

il y a 15 ans j'etais belle,c'etait avant de rencontrer LE COIFFEUR qui a pourri mon existence et m'a fait passer le bac avec une perruque( d'ailleurs j'ai rater l'oral a cause de ça mais mes parents n'ont pas cru a mon traumatisme!!)

CarrieB a dit…

@juju : Bienvenue! noooon ton histoire est réellement passionante je t'assure : ton coiffeur c'est pas un lavomatic? ;-)
Je ne manquerai pas d'aller m'ennuyer du côté de chez toi!

@roussepoule : Comment peut-on passer le bac avec une perruque? ça m'intrique, faudra que tu me racontes!
Et j'imagine qu'ils ont bien dû repousser depuis 15 ans et que tu es belle à nouveau!

Anonyme a dit…

Bon ben voilà j'ai répondu CarrieB.
Là :
http://yojik.canalblog.com/archives/2006/06/23/index.html

Anonyme a dit…

j'ai jamais été déçue ! par contre zom oui !
Il m'a connu les cheveux tellement long que je pouvais en faire une robe (me chatouillait l'arrière de mes genoux)et suis un jour revenue avec une coupe à la garçonne :o))
zom ne s'en est jamais remis !
et là je renégocie pour un carré plongeant, pas gagné d'avance !!!
kiss by la kisseuse

CarrieB a dit…

@yojik : merci pour la dédicace, je suis flattée d'avoir pu être ta muse (n'ayons pas peur des mots) sur ce coup là

@athera : moi je joue sur l'effet de surprise et je sais qu'après la déception il finit toujours par s'habituer! mais je change surtout assez souvent de couleur alors c'est réversible.

Anonyme a dit…

Mon pire souvenir :
Chez la chaîne de la fast-coiffure John Lewis David, je voulais la coupe de Natasha St-Pier et j'ai eu la coupe de Mireille Mathieu.

CarrieB a dit…

@kiaro : J'ai testé aussi la coupe Jackson Five le jour de ma première "mini-vague", alors que je m'attendais à de belles anglaises...