En ce moment je mets des mots sur ma vie.
Je passe en revue les évènements qui l’ont marquée, les épreuves, les bonheurs, les doutes et les décisions.
Je me pose et regarde ces bientôt trente années qui sont derrière moi et à quoi l’on ne peut plus rien changer.
Je regarde le chemin parcouru depuis ces premiers pas et m’asseois sur un banc pour reprendre mon souffle.
Je cherche les mots justes, ceux qui traduisent intimement mes sentiments, mes émotions, avec les pas de recul que je fais avec peine pour m’éloigner de moi-même et mieux me retrouver.
Ces mots me coûtent, ces mots qui me dévoilent et trahissent mes faiblesses, celles que je travaille tant à dissimuler.
Je les écris les uns après les autres en en pesant tout le poids, je les arrache à mon passé pour les coller sur le papier.
Je fouille dans le moindre recoin de mon esprit, les endroits lumineux et les mansardes obscures, j’ouvre des portes depuis longtemps scellées et dépoussière les souvenirs enfouis sous la vie.
Et j’aligne ces mots, je les structure, je les ordonne, pour leur donner un sens, celui de mon vécu, puzzle inachevé aux couleurs de l’automne.
Assembler le rouge des colères au vert des jours d’espoir, le jaune des grands bonheurs au marron-déception et à l’orange des constructions, des grands chantiers de ma vie.
Les leçons du passé sont soigneusement listées, les échecs et erreurs reconnus et expliqués, et il en est de même pour les réussites et les victoires, grandes ou petites.
Je regarde en face ce nombril longtemps relégué au dernier plan, point physique et symbolique de rencontre entre mon ascendance et ma descendance, ce cadeau de la vie que j’ai rendu en double.
L’œuvre est finalisée, et tous les mots rassemblés au prix de cette lutte intérieure figurent sur ces pages alignées sur la table.
Je les regarde de long en large, et je pleure.
Je pleure ces flots de larmes trop longtemps contenus, je pleure devant cette vie construite de bric et de broc, sans queue ni tête, ce chemin compliqué qui me ressemble tant.
Je pleure de soulagement, d’apaisement, et de joie aussi.
Celle d’être toujours restée moi-même, d’avoir su relever la tête et me battre, d’avoir trouvé le courage d’avancer dans ma quête de sérénité sans y laisser ma fierté et sans trop blesser au passage.
Je pleure de ces larmes qui créent les océans, de celles pleines d’espoir et d’envies de continuer ma route en me connaissant mieux et en affinant mes choix au crible de mes aspirations les plus profondes.
Je respire, je vis, je souris.
Je passe en revue les évènements qui l’ont marquée, les épreuves, les bonheurs, les doutes et les décisions.
Je me pose et regarde ces bientôt trente années qui sont derrière moi et à quoi l’on ne peut plus rien changer.
Je regarde le chemin parcouru depuis ces premiers pas et m’asseois sur un banc pour reprendre mon souffle.
Je cherche les mots justes, ceux qui traduisent intimement mes sentiments, mes émotions, avec les pas de recul que je fais avec peine pour m’éloigner de moi-même et mieux me retrouver.
Ces mots me coûtent, ces mots qui me dévoilent et trahissent mes faiblesses, celles que je travaille tant à dissimuler.
Je les écris les uns après les autres en en pesant tout le poids, je les arrache à mon passé pour les coller sur le papier.
Je fouille dans le moindre recoin de mon esprit, les endroits lumineux et les mansardes obscures, j’ouvre des portes depuis longtemps scellées et dépoussière les souvenirs enfouis sous la vie.
Et j’aligne ces mots, je les structure, je les ordonne, pour leur donner un sens, celui de mon vécu, puzzle inachevé aux couleurs de l’automne.
Assembler le rouge des colères au vert des jours d’espoir, le jaune des grands bonheurs au marron-déception et à l’orange des constructions, des grands chantiers de ma vie.
Les leçons du passé sont soigneusement listées, les échecs et erreurs reconnus et expliqués, et il en est de même pour les réussites et les victoires, grandes ou petites.
Je regarde en face ce nombril longtemps relégué au dernier plan, point physique et symbolique de rencontre entre mon ascendance et ma descendance, ce cadeau de la vie que j’ai rendu en double.
L’œuvre est finalisée, et tous les mots rassemblés au prix de cette lutte intérieure figurent sur ces pages alignées sur la table.
Je les regarde de long en large, et je pleure.
Je pleure ces flots de larmes trop longtemps contenus, je pleure devant cette vie construite de bric et de broc, sans queue ni tête, ce chemin compliqué qui me ressemble tant.
Je pleure de soulagement, d’apaisement, et de joie aussi.
Celle d’être toujours restée moi-même, d’avoir su relever la tête et me battre, d’avoir trouvé le courage d’avancer dans ma quête de sérénité sans y laisser ma fierté et sans trop blesser au passage.
Je pleure de ces larmes qui créent les océans, de celles pleines d’espoir et d’envies de continuer ma route en me connaissant mieux et en affinant mes choix au crible de mes aspirations les plus profondes.
Je respire, je vis, je souris.
« L’écriture est un exercice spirituel. Elle aide à devenir libre. »
Jean Rouaud
31 commentaires:
oua ma Carrie, ben là je pleure avec toi ..... l'emotion de tes mots me submerge , ce n'est pas nouveau , mais c'est évident .
ces pages alignées sur la table , finalisées , c'est un accouchement !
et quelle rude épreuve que cette écriture intime qui nous emmène si loin , dans des contrées que l'on n'a pas toujours envie de visiter !! tu es courageuse et moi je te regarde avec beaucoup d'admiration ... bravo Carrie.E. je te félicite en vrai !!
Carrie, Flaubert disait que les larmes sont pour le coeur ce que l'eau est pour les poissons...
Je sais que le cap de tes trente ans est très important pour toi au point d'y faire allusion dans le titre de ton blog.
Je veux juste te dire que ce sera un cap de bonne espérance car tu es très lucide, et je pense du fond du cooeur que ta route est longue, dégagée, pavée de Bonheur et bordée d'Amour... et décorée de belles Amitiés.
Ecrire pour se sentir vivant.
Ecrire pour ne pas mourir.
C'est un peu ça oui.
Ô, toi qui n'as pas la moitié de mon âge, puis-je sourire ? (Je n'ai pas dit rire).
Laisse tomber les anniversaires, tu n'auras jamais qu'un jour de plus que la veille...
Qui sait, peut-être que quand tu seras plus âgée, tu considèreras que tes meilleures années c'étaient les 30 à 40...
"Tu pleureras l'heure où tu pleures
Qui passera trop vitement
Comme passent toutes les heures.
Ô ma jeunesse abandonnée
Comme une guirlande fanée
Voici que s'en vient la saison
Des regrets et de la raison."
Guillaume Apollinaire.
C'est merveilleux la vieillesse... dommage que ça finisse si mal.:)
Francois Mauriac
Ta route est encore longue et tes aventures nombreuses, regarde-toi dans le miroir avec les yeux de cette jeune maman comblée qui a réussi à mordre la vie à pleine dent et qui fait le bonheur de son entourage.
La vie n'est qu'une seconde... après une seconde, le temps ne s'arrête pas.
L'accumulation de ces temps vécus sera pour toi le meilleur passeport pour les jours à venir, les plus beaux...
@tous : Petite précision, je ne déprime pas, loin de là! Je fais un point, pleure un bon coup et redémarre avec le sourire!
@ma fée : Je sais que tu vois ce que je veux dire, et moi aussi je t'admire sur bien des points ma belle
@lolo : Je sais aussi tout ça, c'est juste comme si l'acte I de ma vie prenait fin pour laisser place à l'Acte II, merveilleux j'en suis sûre, et j'espère bien que tu seras là pour l'acte III, dans 30 ans!
@Yojik : Là c'est plus écrire pour se libérer, pour mettre le passé sur le papier et pouvoir tourner une page, et vivre pour écrire et pas écrire pour vivre.
@papet : Ce cap des 30 ans est plus symbolique qu'autre chose, comme je l'ai dit à Lolo, la fin d'un acte mais il y en aura encore d'autres (3 ce serait déjà pas mal)
Ce qui m'a marqué aussi, c'est la quantité de choses et d'expériences diverses vécues en ces seulement 30 années d'existence! Incroyable...
@Alex : Ben tout pareil qu'aux autres ma cocotte, sauf que j'évite quand même les miroirs ces derniers temps!
@figueres : Le temps ne s'arrête pas, et c'est pour ça qu'il est bon de savoir s'arrêter soi-même de temps à autre pour respirer, observer, et je sais, tu sais, que le meilleur est à venir
Tu veux mon mascara waterproof???
Chui la specialiste des pleurs moi madame...
Allez, viendre à la maison, on pleureras ensemble..
Normalement dans le casting, j'avais un rôle dans l'acte II avec de bonnes répliques en plus... et puis dans l'acte IV, pourquoi je suis relégué directement à l'acte III, que l'on m'appelle le metteur en scène !!!
c'est pas notre faute, c'est hormonal.... disons que les femmes sont plus courageuses à se poser des questions qui font mal, voir si leur vie leur convient et enfin l'apprecier parfois par des methodes incompréhensibles par les autres... :penser, pleurer, rever, imaginer.. et ça on y a droit, ça ne dervrait faire de mal à personne.
bon Carrie je crois que j'ai une idée. Plutôt que de t'aider à percer dans le peep-show je me propose d'être ton agent littéraire. Ok ? En plus avec ta petite coupe, ton regard aiguisée, on te positionne sur le rayon Angot. Y a plein de beaux coins à Paris où on pourra faire de chouettes photos pour ta première campagne de presse (la place Saint Sulpice, les quais etc.). Bien sûr si ça te gave, tu reprends le TGV tous les soirs. Tu verras pour tes débuts je prendrai 10 % et je m'occupe de ton patrimoine... (PS: les vénérables commentateurs qui me précèdent ont dit ce qu'il y avait à dire. You've got the style Carrie !)
On dit toujours, les paroles s'envolent, les écrits restent.
En tes écrits restent gravés en moi... :)
@tous : Faut arêter là, vous aller encore me faire pleurer!
@ma rousse: C'est gentil pour le mascara, quelque chose me dit qu'on va en reparler par ici dans pas longtemps. Et pour l'invitation, j'espère bien qu'on va pas pleurer quand on va se voir!
@Lolo : Bien sûr que t'as un rôle dans l'acte II, c'est moi la metteuse en scène y a un problème?
@Stef : C'est ce que je fais aussi en temps normal, mais je sais pas des fois j'aime bien me faire du mal on dirait.
Sans blague, nouvel acte de ma vie, profiter de chaque jour et de chaque seconde après chaque seconde!
@Barberine : Entièrement d'accord avec toi, et avec Shakespeare : "Fermez les portes sur l'esprit de la femme et il s'échappera par la fenêtre; fermez-y la fenêtre et il s'échappera par le trou de la serrure; bouchez la serrure et il s'envolera avec la fumée par la cheminée"
@richard : Je prends bonne note de ta proposition, tu sais que ce qui me gêne dedans c'est Paris ;-p, et que le TGV ça va 5 minutes quand même
@Stefie : Tu reviens quand déjà?
déjà ?!
z'avez déjà fini les speculoos, la vodka et le redbull c'est ça ?
@stefie : Ben nan t'es bête (bon c'est vrai pour les speculoos, d'accord), juste pour te revoir et se faire encore des délires!
Carrie, parle-nous des speculoos, c'est une légende (pas urbaine)... Est-ce vraiment aussi bon que ça ? Il parait que c'est à se rouler par terre...
T'as vu je fais dans le commentaire qui fait pas pleurer...
Moi je pleure peu. Et peu souvent.
Mais faut dire que je n'écris que des conneries, ça aide aussi...
L'absence de bilan est moins grave que l'absence de projet, finalement... et tant que tu avances, tu tombes pas.
(Tiens, on dirait du Richard Virenque... ;-) Je crois que je vais m'arrêter là)
Richard Virenque ? ça va encore tant que tu sites pas du Jean-Claude Van Damme ton cas n'est pas encore désespéré !
Lolo... pour les speculoos c'est très bon, mais ceux là avaient la particularité d'avoir été confectionnés par mes mains douces et délicates !
introspection quand tu nous tiens! C'est aussi ce qui permet d'avancer...regarder le chemin parcouru, être sur la bonne route et se demander où il nous mènera...
ça doit être dans nos gênes ... depuis que j'ai 30 ans, chaque année à mon anniversaire, je fais exactement la même chose...et ça m'aide à garder espoir, à avancer.
Tes mots m'ont beaucoup touchés car ils sont tellement semblables aux miens ...
C'est tout bon ce genre de réflexions.
C'est une sorte de crise de la quarantaine qui commence 10 ans plus tôt.
J'y suis depuis 5 ans.
A prendre le temps de réfléchir sur soi, je pense qu'on se donne les moyens de mieux profiter de ce qui suit.
Bises.
La création est le salut de l'âme.
@lolo : Que je te parle des speculoos ? Ca ne se raconte pas, ça se dévore…
@NicMo : Je vais peut-être me mettre à écrire plus de conneries alors, et c’est vrai que ce qui fait vivre et avancer ce sont les projets.
Le truc c’est que les projets sont d’autant plus précis qu’on a fait un point sur soi-même.
@Stefie : merci de faire aussi mon secrétariat quand je ne suis pas là, tu es ici chez toi
@muse : L’introspection pousse à la remise en question, c’est ça qui m’intéresse, oui, pour regarder devant avec plus de visibilité
@chris : Malgré nos différences nous avons quand même des choses en commun dans notre parcours (pas les plus heureuses, certes) !
@barnabé : Ah parce que ça recommence pour la quarantaine ? Il faudra que j'ouvre un nouveau blog, aboutfourty, d'ici 5 ans.
@jc bataille : Bienvenue d’abord, et moi je dirai que l’âme est le moteur de la création…
c'est important de faire le point de temps en temps ça permet d'avancer en mieux.
Reconnaître ses erreurs et en faire bon usage c'est en éviter bien d'autres.
Et ne jamais oublier qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets...
Tu écris divinement bien, j'attends toujours tes posts avec impatience.
Bises
Au fait...
Au cas où, bon anniversaire CarrieB.
De la bise.
j'arrive à la traine (j'étais occupée avec la maréchaussée...) que te dire qui ne l'a pas déjà été ? tu ecris très bien,j'envie ta clairvoyance, ta sérenité, ta joie de vivre :)
et comme yojik, je ne veux pas louper la date de ton anni dc, même si c'est pas le jour pile : bonne anni ma belle, kixxx
@shygefe : Je crois que tu as su le faire aussi en d'autres temps et oser démarrer une nouvelle vie, et arrête les compliments je vais rougir...
@Yojik : Merci, même si c'est pas encore mais tout près!
@gael : Ben ça y est je rougis pour de bon! Merci pour tout.
Et à la demande générale (pas que 2, hein), la vraie date c'est le 4.
Je lis tes derniers mots, les derniers commentaires, et voilà que tombe le 4 octobre, 00:01. Alors pour faire court, te souhaiter un délicieux anniversaire, d'abord, et puis te remercier pour tes mots. Ce texte (si tu permets) je vais l'imprimer, l'encadrer peut-être et le relire souvent parce qu'il fait sacrément du bien. Bises à toi.
Quelques sécondes plus tard je viens te souhaiter un très BON ANNIVERSAIRE.
"Que 30 años no es nada..." et mon voeux pour des milliards de sécondes de bonheur.
Quelques sécondes plus tard je viens te souhaiter un très BON ANNIVERSAIRE.
"Que 30 años no es nada..." et mon voeu pour des milliards de sécondes de bonheur.
Je ne sais pas si c'est le passage de mes trente ans, mais cela fait déjà 5 ans que je réfléchis à ma vie et que je suis bien heureux.
Malgré quelques faux pas, pas franchement graves mais marquants, des moments bien plus tristes, des orientations professionnelles qui sur le moment n'étaient pas forcement bonnes mais qui m'ont beaucoup apportées, je crois que sans ces tracas de la vie je ne profiterais pas des bons moments du présent.
Entre 15 et 20 ans, je voulais devenir riche, célébre et reconnu, aujourd'hui je suis un simple père de famille et je me dis que je suis le père le plus heureux du monde comme si j'avais atteint un objectif dans la vie.
Mon envie de célébrité s'est envolée et je profite de la vie... doucement, paisiblement. La récompense des ces 35 premières années...
Toi tu pleures, moi je ris avec mes proches mais je sens de plus en plus l'émotion monter jusqu'aux yeux, lorsque je regarde vivre ma p'tite famille.
L'age rend-il émotif?
rendez-vous dans 35 ans...
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